
Tracklist
- M. Balakirev (1837-‐1910) L’Alouette
- K. Erdely (1878-‐1971) Prélude pour harpe
- M. Glinka (1804-‐1857) Nocturne « La Séparation »
- M. Ivanov (1859-‐1935) Nocturne
- F. Liszt (1811-‐1886) Le Rossignol (transcription Renié)
- M. Moussorgski (1839-‐1881) Une Larme
- S. Prokofiev (1891-‐1953) Prélude en ut majeur, o 12 no7
- Rachmaninoff (1873-‐1953) Élégie, op. 3 no1
- E. Walter-‐Küne (1870-‐1930) Fantaisie sur « Eugène Onéguine » de Tchaïkovski
- A. Zabel (1834-‐1910) Marguerite douloureuse au rouet
- A. Zabel (1834-‐1910) Fantaisie sur « Faust » de Gounod
Site personnel de l’artiste: www.alexandraluiceanu.com
MATRIOCHKA
Programme romantique russe pour harpe seule
Lauréate de la Fondation d’Entreprise Banque Populaire, Alexandra Luiceanu multiplie les expériences musicales. Artiste complète en constante recherche créative, son caractère passionné et sa virtuosité l’ont menée vers des chemins d’excellence et d’éclectisme.
Invitée à jouer en concerto avec différents ensembles et orchestres comme l’Orchestre Symphonique de Bretagne, le Vignolle Ensemble ou encore l’Orchestre Symphonique de la Baie de Somme, Alexandra est également amenée à partager la scène de grands interprètes tels que Marielle Nordmann avec qui elle se produit régulièrement en duo de harpes et a enregistré sous le label Evidence Classics ; Michel Moraguès, François Chaplin, Jérôme Pernoo, Luis Meireles ou le Quatuor Van Kuijk. Elle se produit en concert à travers l’Europe dans des salles prestigieuses telles que La Seine Musicale, le Parc Floral de Paris, l’Orangerie du Parc de Bagatelles, le Musée d’Orsay, l’Auditorium de la Cité des Arts, le Cercle de l’Union Interallié de Paris, le Musée Bourdelle, le Théâtre Essaïon, l’Auguste-‐Théâtre de Paris, le Musée des Beaux-‐ Arts de Lyon, le Théâtre d’Arras, le Théâtre de Verdure de Langourla, le Théâtre d’Auxerre, La Rodia de Besançon, l’Abbaye de Saint-‐Ricquier, le Centre International de Deauville, le Château de Saarbrücken en Allemagne ; au sein de différents festivals comme le Festival de Saintes, « Les Journées Ravel », « Les Musicales de Bagatelles », le Salon Musicora, le Festival de Gargilesse, le festival « Ars Terra », la Biennale « Musique en Scène », le festival « Les Inouïes », le festival « Harmonies d’Automne » ou « Guitares en Vignes » entre autres.
Très attachée à la dimension chambriste de son instrument, Alexandra forme en 2017 l’ensemble « Les Anges Vagabonds » en partenariat avec le contrebassiste François Leyrit : elle y explore ainsi autant les oeuvres pour harpe et cordes du XXème siècle que les partitions contemporaines pour formations diverses. En 2017, « Les Anges Vagabonds » est sélectionné par les Ateliers Medicis pour le dispositif « Création en Cours » 2018.
Artiste aux multiples facettes, Alexandra met son goût pour la littérature, le théâtre, la mise en scène et l’écriture au service de sa créativité. Elle crée avec succès son premier spectacle vivant, « Harpa Diva » en 2013 vivement salué par la critique, suivi de La Harpiste & le Contrebassiste en 2015.
Avide d’expériences artistiques nouvelles et passionnée par la diversité des modes d’expression liés à son instrument, Alexandra est amenée à travailler avec des compositeurs comme Michaël Jarrell ou Michel Sendrez pour lequel elle crée le trio pour flûte, alto et harpe Traces entrelacées en 2013. Elle a également collaboré avec des artistes d’horizons divers comme le réalisateur Benoit Forgeard en 2006 pour lequel elle apparaît dans un court-‐ métrage en partenariat avec France 2 dans le cadre du programme Histoires courtes, le chorégraphe José Montalvo pour les 30 ans du Musée d’Orsay, le réalisateur Alexis Barbosa en 2012 pour l’enregistrement de la bande originale du court-‐métrage Bloody Mary, la chorégraphe Anne Martin lors de la Biennale « Musique en Scène 2012 », la chanteuse de musique actuelle Indila (UniversalMusic), ou encore le chef Sylvain Audinovski à l’occasion du show pop-‐symphonique « Odino ».
Diplômée du CNSMD de Lyon, Alexandra a bénéficié tout au long de son parcours de l’enseignement de grands professeurs tels que Marielle Nordmann, Christine Icart, Fabrice Pierre, Brigitte Sylvestre Ghislaine Petit et Joanna Kozielska. Premier Prix du Concours de
Harpe Léopold Bellan de Paris 2013, elle est également soutenue par l’ADAMI et le Mécénat Musical Société Générale.
Passionnée de pédagogie, Alexandra est titulaire du Certificat d’Aptitude obtenu à l’issue de sa formation à l’enseignement effectuée au CNSMD de Paris. Ayant orienté ses recherches universitaires sur la psychologie cognitive, elle a mis au point une nouvelle méthode pédagogique d’éveil et initiation à la harpe inédite, à paraître prochainement. Elle enseigne au Conservatoire de la Baie de Somme et de Saint-‐Brice.
Alexandra joue sur une harpe de concert « Style23 » Lyon&Healy.
MATRIOCHKA
Programme romantique russe pour harpe seule
« Par les liens légitimes du mariage, je voudrais unir le chant populaire russe et la bonne vieille fugue d’Occident. » disait Mikhaïl Glinka, père fondateur de la musique russe. En mêlant le folklore national à sa culture musicale héritée de voyages en Europe, il fut le précurseur d’une musique romantique à la richesse singulière. Une profondeur que les européens traduisent par cette fameuse et si mystérieuse « âme russe ».
Tissée de contrastes et d’excès, l’« âme russe » emprunte de mélancolie se démarque par son lyrisme nostalgique. Un paradoxe poétique que l’on pourrait résumer en une phrase : fuir l’objet de son amour pour le bonheur de le regretter, à l’image de l’Eugène Onéguine de Pouchkine, archétype magnifique de cette contradiction romanesque. Car l’âme russe n’est pas que musique : elle est aussi beauté des mots. La plupart des œuvres enregistrées dans MATRIOCHKA est intimement rattachée à cette littérature amoureuse russe prodigieuse : ainsi, l’Alouette de Balakirev ne peut se départir des strophes du poète Kukolnic, de même que le Rossignol de Liszt épouse les mots de Delvig.
Cette impétuosité du cœur contre l’esprit trouve son émissaire idéal dans cet instrument aux milles ressources qu’incarne la harpe. Sa richesse des timbres, l’infinité de ses contrastes et la profondeur de ses sonorités permettent à Alexandra Luiceanu, jeune musicienne curieuse, sensible et passionnée, de sublimer cette âme russe au travers d’œuvres virtuoses du répertoire pour harpe, de transcriptions de grandes œuvres pour piano autant que de pièces de compositeurs moins connus.
Et cela avec la volonté de traduire la musique de la manière la plus organique possible : la harpe n’est plus harpe, mais s’efface derrière la musique seule, pour devenir un chant, une respiration, un message d’ailleurs.
MATRIOCHKA est le sourire triste de Moussorgsky, l’intensité douloureuse de Rachmaninov, la volupté d’Erdely, la tendresse d’Ivanov. C’est l’émotion ténue d’un Glinka qui se joint à l’extravagance sublime et désespérée d’un Tchaïkovsky. C’est l’ouest et l’est qui se répondent à travers le russophile Zabel qui se souvient ainsi du Faust de Gounod dans sa Fantaisie en lui donnant tout le lyrisme de cette âme slave où nostalgie, fatalité et mélancolie se côtoient dans un ondoyant désordre. C’est l’écho entre la légèreté tout sauf innocente du Prélude de Prokofiev et cette force sourde du Rossignol dont la mélodie d’Alabiev résonne avec tout le folklore d’un pays qui semble avoir souffert autant qu’il n’a aimé. Ce pays si vaste, où comme l’écrit Andreï Makine, « la surabondance d’espace engloutit le temps. Demain signifie « un jour, peut-‐être », le jour où l’espace, les neiges, le destin le permettront. Le fatalisme… ».
À l’image de ces poupées gigognes se dévoilant les unes après les autres, MATRIOCHKA distille les nombreux visages d’une âme russe, ses passions et ses brisures, jusqu’à ce qu’elles ne deviennent plus que musique et « n’existent plus que par leur beauté« .