Programme
Hortense Cartier-Bresson, immense figure de l’école française de piano, professeur de nombreux pianistes, livre ici en une interprétation rare au disque l’essence d’un savoir mûri, recherché, riche.
Consacré aux pièces pour piano les plus tardives du compositeur de Saxe, ce disque déploie en un triptyque mystérieux une succession d’estampes poétiques qui révèle, pièce après pièce, le reflet de l’intimité d’un compositeur. Tantôt fougueuses, énigmatiques, contemplatives, elles s’offrent comme un regard jeté en arrière sur l’Œuvre entier de Brahms, nourri de sa vie propre.
Elles trouvent en cette interprétation de la maturité l’écho de la profondeur d’âme qu’elles requièrent, et s’y mêlent alors. Hortense Cartier-Bresson offre ainsi en un magistral opus sa plus belle leçon, en même temps qu’elle nous délivre les clés du dernier Brahms.
7 Fantaisies, Op. 116
- Capriccio in D minor (2’45)
- Intermezzo in A minor (4,15)
- Capriccio in G minor (3’45)
- Intermezzo in E major (4’30)
- Intermezzo in E minor (3’30)
- Intermezzo in E Major (4’)
- Caprioccio in D minor (3’)
3 intermezzi, Op. 117
- Intermezzo en mi bémol majeur (5’)
- Intermezzo en si bémol mineur (5’)
- Intermezzo en ut dièse mineur (5’)
7 Fantaisies, Op. 118
- No.1, Intermezzo in A minor – (1’50)
- No.2, Intermezzo in A major – (4’30)
- No.3, Ballade in G minor – (4’)
- No.4, Intermezzo in F minor – (3,15)
- No.5, Romanze in F major – (3’30)
- No.6, Intermezzo in E‐flat minor -- (5)
Biographie
Personnalité incontournable dans le paysage musical, Hortense Cartier-Bresson répond à l’invitation de nombreuses programmations en France et à l’étranger.
Elle est nommée professeur de Piano au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 2011 après avoir enseigné le piano et la musique de chambre au Conservatoire National de Région de Boulogne-‐ Billancourt durant de nombreuses années. Dans ce cadre, elle dirige pendant cinq ans un orchestre de chambre.
En 1979, Hortense Cartier-Bresson fait la précieuse rencontre du grand pianiste Gÿorgy Sebök ; elle part suivre son enseignement à l’Université d’Indiana Bloomington (USA) après avoir obtenu cinq premiers prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris : prix de piano, de musique de chambre et d’harmonie, prix de contrepoint et d’accompagnement. Entre-‐temps elle est admise en cycle de perfectionnement de piano.
Très rapidement considérée comme « l’une des plus remarquables pianistes de sa génération », elle remporte en 1981 le troisième prix au Concours Liszt-‐Bartok, de Budapest (1er prix non attribué). Dès lors, une brillante carrière débute, la conduisant sur les scènes internationales en récital ou en soliste avec de grandes formations dont l’Orchestre de Paris sous la direction de Ricardo Chailly ou le Detroit Symphony Orchestra sous la baguette d’Antal Dorati.
Son enregistrement consacré aux œuvres de Bartok (Accord/Universal) ainsi que celui des deux Concertos de Chopin dans la version pour Quintette à Cordes et Piano (Maestria Records) sont chaleureusement accueillis par les médias.
Musicienne singulière et passionnée, c’est avec la plus grande intégrité que Hortense Cartier‐Bresson aborde tous les genres. Chambriste particulièrement appréciée, elle joue en compagnie de nombreux musiciens parmi lesquels Roger Muraro, Raphaël Oleg, Ayako Tanaka, Philippe Graffin, Pierre Fouchenneret, François Salque, Henri Demarquette, Xavier Gagnepain et le Quatuor Ébène.
Pédagogue reconnue, elle est invitée à donner de nombreuses master-‐classes en France et à l’étranger et fait régulièrement des stages d’été, notamment au Festival des Arcs et au Festival MusicAlp.
Le Projet
La pianiste Hortense Cartier‐Bresson se fait rare au disque. En effet, ses activités de pédagogue et de directrice de festival en font une musicienne d’action. Mais cet engagement ne nuit pas au legs de l’artiste qui choisit soigneusement en les mûrissant patiemment les programmes qu’elle grave.
Après Chopin et Bartok, Hortense Cartier-Bresson choisit de se tourner vers Brahms, et plus précisément vers ses œuvres de la maturité : les opus 116, 117 et 118. Véritables miniatures, ces pièces relèvent de la dernière manière du compositeur et dévoilent pudiquement l’imaginaire intime du créateur.
Pour faire entendre toute la tendresse qui s’exhale de la sobriété mélancolique de ces pages, il faut une interprète accomplie, dotée d’une technique irréprochable et porteuse d’un discours musical singulier. Il y faut encore la passion de transmettre. Forte de l’enseignement qu’elle prodigue au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Hortense Cartier-Bresson déploie savamment l’architecture des œuvres tout en laissant place à leur poésie. Et chacun de ses concerts donne à entendre les partitions sous un jour nouveau.
La discographie brahmsienne attend sa version de référence de l’école française de piano. Hortense Cartier‐Bresson en est l’une des plus éminentes représentantes aujourd’hui, et son envergure internationale lui permettra de faire rayonner son art.