Chopin a composé des valses toute sa vie. Qu’il s’agisse des grandes valses brillantes, fresques musicales virtuoses de grande ampleur, ou des miniatures esquissées dans les trois Valses op. 64, toutes font montre d’une exceptionnelle inventivité mélodique, d’une brillance et d’un raffinement harmonique et rythmique, qui firent de la valse un genre à part entière, et non plus le seul support d’un divertissement de salon. Si l’on devine dans les Nocturnes l’amour de Chopin pour le bel canto et la voix, et dans les Mazurkas la nostalgie de sa Pologne natale, les Valses de Chopin dévoilent son goût pour le songe et l’intime. Le compositeur y laisse en effet libre court à son imagination, au gré de la rythmique simple, presque hypnotique, de la danse. Dès lors, la danse cède la place au songe, et la musique s’échappe dans une douce rêverie fantaisiste et poétique.

François Chaplin semble l’interprète rêvé pour une intégrale de ces Valses, lui dont Télérama ou encore Diapason soulignaient la maîtrise, la sensibilité et la poésie de ses enregistrements des Nocturnes et des Ballades. Le pianiste, que Chopin accompagne depuis bien longtemps dans sa carrière comme au disque, complète ainsi un panorama entamé en 2007, dévoilant une facette supplémentaire de ce compositeur et rappelant la richesse de son héritage, lui qui a presque exclusivement composé pour le piano.